L’évolution des situations cliniques ainsi que les changements institutionnels survenus au cours des dernières années au sein du réseau de la santé et des soins à l’enfance nous ont incités à revoir la nature de nos pratiques cliniques. Cet article présente une réflexion quant à la pertinence de la notion de mentalisation pour repenser les évaluations et interventions thérapeutiques offertes en contexte pédopsychiatrique. Ces nouvelles façons de faire visent à mieux tenir compte des difficultés et des ressources psychiques que présentent les enfants qui y consultent ainsi que leurs parents. Les constats cliniques ayant mené à cette réflexion sont d’abord exposés, la notion de mentalisation est ensuite définie et les principaux jalons de son développement normal et pathologique sont présentés. Les différentes modalités d’évaluation et d’intervention axées sur la mentalisation qui ont été développées et implantées au Service de pédopsychiatrie de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal sont présentées ainsi que le rationnel sous-jacent à ces modalités et les objectifs thérapeutiques visés.

 

Cet article aborde la question complexe de la demande et du transfert dans la prise en charge clinique des adolescents en conflit avec la loi, où l’agir violent devient une modalité d’expression. Cette clinique impose d’emblée une complication pour nos pratiques : celle de travailler la demande initiale et en faire une réelle démarche d’aide, car ces jeunes trouvent dans l’acte le principal recours pour faire face à l’angoisse. À partir d’une vignette clinique, nous discutons certains aspects de la problématique en nous appuyant sur l’approche théorico-clinique de la psychanalyse.

L’angoisse de l’adolescent en analyse a été prise comme un signe de demande d’aide face à la détresse non soutenable due au manque de structure de l’appareil psychique. Nous considérons alors que l’analyse a produit des effets en termes

d’élaboration psychique, car des associations et des liens ont été effectués au moyen de récits chargés d’affects, liés à l’histoire de vie de l’adolescent. Le maniement du rapport transférentiel a été fondamental et a contribué au passage d’une demande sous mandat judiciaire à une demande d’analyse, et ce même dans un contexte difficile pour l’établissement d’un cadre de travail. C’est dans l’impasse de l’acte de symbolisation que la clinique psychanalytique est à même de montrer son pouvoir, au moment où elle convoque le sujet à utiliser la parole et s’impliquer dans son acte, dans son discours et dans son désir.

La psychothérapie institutionnelle a contribué à transformer le monde asilaire en psychiatrie. Elle s’appuie sur la reconnaissance de la psychanalyse, le développement des approches groupales et éducatives actives. L’institution est pensée comme soignante par le mode de relations entre soignants et sujets accueillis et par la création d’un réseau aux prises avec le quotidien et dans lequel émergent des évènements à valeur sémaphorique ou métaphorique. La proximité et les alternatives à l’hospitalisation sont alors des atouts pour retisser des liens avec l’environnement que la politique psychiatrique des années 80/90 est venue mettre à mal, excepté en pédopsychiatrie où les familles ont été de plus en plus associées.

Retracer l’histoire de l’institution permet de mettre en exergue les diverses strates de ce qui fonde aujourd’hui les soins psychiatriques auprès des adolescents à l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM). Est alors interrogé ce qu’il en est à ce jour de la transmission de cet héritage, et en particulier de la place de la psychanalyse. L’IMM est organisé en différentes unités de soins articulées de façon transversale. Ce dispositif s’appuie sur la plurifocalité et la multidisciplinarité, au regard des spécificités de la psychopathologie de l’adolescent, notamment les caractéristiques transférentielles afférentes à la problématique centrale de la séparation-autonomisation-subjectivation.

Cet article présente de manière synthétique la théorisation et la découpe originales de l’intervention clinique en institution en référence au modèle que Jean-Claude Rouchy nous a proposé. Il présente et discute trois repères essentiels à la compréhension de sa démarche méthodologique : le concept de dispositif ; la place de l’analyste ; les différents dispositifs d’analyse en institution. Ce modèle offre un repérage particulièrement précieux pour le clinicien, trouvant ainsi un adossement fiable et consistant lui permettant de résister créativement à la déliaison, voire au chaos, qu’il rencontre de plus en plus massivement dans sa clinique d’intervention, soumise aux bouleversements du méta-cadre contemporain.

Cet article traite de la création et de l’histoire de l’Association d’hygiène mentale dans le 13e arrondissement de Paris, plus communément dit « le 13e », et ce à travers l’histoire de ses créateurs : Philippe Paumelle, Serge Lebovici, René Diatkine. Psychiatres et psychanalystes, ceux-ci ont élaboré, dans le contexte de l’après guerre français, un projet communautaire en santé mentale d’orientation psychanalytique, devenu le premier secteur de psychiatrie, modèle institutionnel ayant durablement influencé la pratique de la psychiatrie humaniste en France.