Le texte se propose d’explorer la problématique de la symbolisation, le développement de sa capacité et son usage en relation avec l’appropriation subjective. À travers un survol de quelques modèles psychanalytiques, l’accent est mis sur la nécessité de l’Autre pour constituer ce qui nous est propre.

La notion de mémoire en psychanalyse en est une complexe et demeure mal comprise. Cet article propose d’appréhender le concept à partir d’un angle nouveau. Cette étude repose sur l’exploration de la notion de mémoire dans l’œuvre de Freud, exploration qui est enrichie de diverses illustrations cliniques. Une distinction entre mémoire et réminiscence est opérée et explicitée. Le texte se conclut par une discussion portant sur les rapports complexes qu’entretiennent mémoire et vérité et sur leurs incidences potentielles sur la façon de conceptualiser les aspects technique et thérapeutique de la psychanalyse et des psychothérapies d’orientation psychanalytique en général.

Structurée telle une compulsion de répétition mortifère, l’œuvre cinématographique de Lars von Trier Melancholia s’ouvre sur une série de majestueux tableaux où, déjà, on peut deviner le choc imminent de la planète éponyme avec la nôtre, la Terre. Analogie entre les excès de la nature et ceux de la pulsion, tout commence donc par la révélation d’un savoir intolérable, par la projection cosmique d’une angoisse intérieure et l’anticipation de la fin du monde. Pulsion de mort : nous nous apprêtons à tragiquement visiter un monde toujours déjà condamné, déserté par le désir. Nous nous attarderons donc à repérer et décrire ici cette marche sans concession de la pulsion infantile à l’intérieur du film Melancholia, et à voir comment Justine, entre autres représentants, est révélatrice de cette inénarrable catastrophe que représente l’absence de désir. Se révélera alors la vacuité de toute tentative à faire taire l’infantile – inaltérable fantôme hantant chaque image, chaque parole, chaque geste.

Dans cet article, j’examine les expériences que Wilfred R. Bion et Serge Doubrovsky font de l’autofiction en s’appuyant tous deux sur la théorie et la méthode psychanalytiques. Je soutiens que dans A Memoir of the Future (1979) de Bion et Fils (1977) de Doubrovsky, les auteurs remettent en question le potentiel du langage et de la forme littéraire pour explorer l’effet de l’expérience émotionnelle dans la formation des pensées (Bion) et du moi (Doubrovsky). La question à laquelle cet article tente de répondre est la suivante : comment articulent-ils et reproduisent-ils par l’écriture des engagements subjectifs avec l’activité psychanalytique alors que ce même processus est en constante évolution ? Pour ce faire, je me concentre sur la génétique et l’esthétique de A Memoir of the Future et Fils. Dans la première partie de cet article, j’aborde deux événements de la vie des auteurs et leur impact sur les deux œuvres à l’étude, soit le trauma de guerre et l’expérience d’exil. J’analyse dans un second temps la manière dont Bion et Doubrovsky incarnent différentes épistémologies psychanalytiques, pour élaborer enfin les implications de celles-ci sur l’esthétique et la poétique de leurs œuvres d’autofiction.