Cet article aborde la question complexe de la demande et du transfert dans la prise en charge clinique des adolescents en conflit avec la loi, où l’agir violent devient une modalité d’expression. Cette clinique impose d’emblée une complication pour nos pratiques : celle de travailler la demande initiale et en faire une réelle démarche d’aide, car ces jeunes trouvent dans l’acte le principal recours pour faire face à l’angoisse. À partir d’une vignette clinique, nous discutons certains aspects de la problématique en nous appuyant sur l’approche théorico-clinique de la psychanalyse.

L’angoisse de l’adolescent en analyse a été prise comme un signe de demande d’aide face à la détresse non soutenable due au manque de structure de l’appareil psychique. Nous considérons alors que l’analyse a produit des effets en termes

d’élaboration psychique, car des associations et des liens ont été effectués au moyen de récits chargés d’affects, liés à l’histoire de vie de l’adolescent. Le maniement du rapport transférentiel a été fondamental et a contribué au passage d’une demande sous mandat judiciaire à une demande d’analyse, et ce même dans un contexte difficile pour l’établissement d’un cadre de travail. C’est dans l’impasse de l’acte de symbolisation que la clinique psychanalytique est à même de montrer son pouvoir, au moment où elle convoque le sujet à utiliser la parole et s’impliquer dans son acte, dans son discours et dans son désir.