Le but du présent texte consiste à proposer une brève analyse du film The Pianist (2002) de Roman Polanski. Cette adaptation cinématographique tirée du récit d’un survivant – Wladyslaw Szpilman – nous apparaît comme le fruit d’une possible démarche de dissimulation demeurée, pour ainsi dire, inaperçue. En plus de servir Polanski, elle est également le prototype d’une rhétorique susceptible d’être employée par toute personne en position d’abuser autrui. Nous établirons deux distinctions essentielles : la première concerne les deux auteurs, celui du livre The Pianist et celui du film du même nom, chacun ayant sa motivation propre à partager un tel récit ; la deuxième porte sur Polanski et l’ensemble de son œuvre, et ce, en réfléchissant à la place à accorder à cette dernière alors que son auteur est la cible de diverses accusations d’inconduites sexuelles. Nous discuterons ensuite d’implications en lien avec le cancel culture et le révisionnisme historique.