Se centrant sur le premier entretien et en écho aux deux fils rouges qui sous-tendent l’ensemble des articles – l’analyse constante du contre-transfert et la nécessité d’un tiers externe bien réel dans le traitement des pathologies les plus graves – l’auteur montre qu’il ne suffit pas de s’en tenir aux représentations que nous nous faisons du patient, mais qu’il importe de s’enquérir de sa conception de ses problèmes et de comment il anticipe l’aide du psychanalyste. Si la « théorie thérapeutique » du patient diffère de ce que nous pensons lui proposer, il convient de le lui expliquer brièvement et de lui permettre d’y réfléchir hors de notre présence. Le but est de lui indiquer que nous ne nous plaçons pas dans un rapport où un thérapeute prescrit un traitement à un malade, mais que nous lui offrons une relation de collaboration. Ceci permet le plus souvent d’éviter des interruptions prématurées trop fréquentes, certes décevantes pour le thérapeute, mais surtout néfastes pour les patients.

 

Roger Dufresne, médecin psychiatre, psychanalyste, membre émérite de la Société canadienne de psychanalyse, membre fondateur en 1969 de la Société psychanalytique de Montréal, et membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris. Il est également psychanalyste formateur à l’Institut psychanalytique de Montréal, et à l’Institut canadien de psychanalyse. Auteur d’articles importants, il a dirigé au Pavillon Albert Prévost (Hôpital Sacré-Coeur) et à l’Hôtel-Dieu de Montréal pendant plusieurs décennies un séminaire de consultation psychanalytique qui a été marquant pour plusieurs générations de cliniciens. Il a été vice-président de l’IPA/API.