Comment comprendre la puissance de l’image, sa capacité à signifier ce qui nous « regarde » (Didi-Huberman, 1992) ? Comment la psychothérapie à médiation artistique peut-elle répondre aux visées cliniques qui guident les aménagements du cadre requis avec certains patients pour qui la cure-type n’est pas indiquée ? Il s’agira de prendre en considération certains points de convergence propres à la méthode psychanalytique telle qu’elle se déploie dans la situation analysante et en psychothérapie psychanalytique médiatisée, propos centré sur le pouvoir de figuration du mot et de l’image, sur l’associativité qui en découle et sur la disposition du psychothérapeute à saisir ce qui se présente dans le récit du patient, qu’il soit langage verbal ou visuel. Le cas d’une patiente souffrant de dépression majeure servira d’étayage afin de montrer comment la mise en oeuvre de dispositifs d’objectivation permet le travail de symbolisation d’expériences psychiques primaires jusque-là non métabolisées.

Josée Leclerc, psychothérapeute psychanalytique et art-thérapeute, Professeure agrégée et directrice du programme de maîtrise, Département de thérapies par les arts, Université Concordia. Auteure de deux ouvrages sur les rapports entre art et psychanalyse, elle s’est principalement intéressée à la question du dessaisissement créateur, à la fonction de l’image en tant que support de la représentation psychique, et à la théorisation du dispositif de la thérapie par les arts.