Cet article présente une analyse des déterminants intrapsychiques de la violence. Les profils psychologiques des individus qui « passent à l’acte » paraissent très divers, allant du commun des mortels au criminel endurci jusqu’au fanatique génocidaire. Comment adviennent la violence individuelle et la violence groupale ? Si l’expression pulsionnelle comme décharge, sans adresse, est à considérer, d’autres manifestations violentes témoignent plutôt d’un message potentiel, c’est- à-dire d’une quête envers l’objet qui saura accorder un sens, permettre la symbolisation. Cet article tend à cerner quelques dynamiques intrapsychiques relevées dans différents cas de figure de la violence actuelle, du criminel local au terrorisme à l’échelle mondiale.

Cet article a .t. pr.sent. lors d.une journ.e clinique organis.e par la Société psychanalytique de Québec le 17 octobre 2015.

Commentaire au sujet de la conférence de M. Alexandre L’Archevêque et Élise Bourgeois-Guérin.

De nos jours, la communication se définit par la brièveté des interactions, la parcellisation du propos, la possibilité de rompre les liens de manière discrète et le recours aux identités virtuelles font partie des stratégies « normales » afin de gérer l’angoisse. Par conséquent, ces stratégies entrent en conflit avec l’aménagement du cadre thérapeutique.

D’autre part, la violence de la demande du patient, qui demande à ce qu’on l’ampute d’une part souffrante ou, encore, que l’on greffe, à la manière d’un organe, la capacité ou la faculté manquante. Cette conception chirurgicale de la psychothérapie est attribuable, en partie, à l’hégémonie de l’approche biomédicale et se traduit dans un langage qui promet le retrait du défectueux (p. ex., antidépresseur : contre la dépression; antipsychotique : contre la psychose), l’ajout ou la correction de ce qui fait défaut (p. ex., apprentissage d’habiletés sociales, restructuration cognitive). Ce langage menace par le fait même l’intégrité du sujet.  Par ailleurs, lorsque le patient porte sa souffrance comme ce qui menace sa survie, les interventions psychanalytiques apparaissent comme particulièrement violentes puisqu’elles tendent à favoriser l’intégration de la part souffrante au reste de la personnalité. Du reste, presser la responsabilisation et la mentalisation au-delà des capacités du sujet soulève d’importants enjeux éthiques sur lesquels il importe de réfléchir à une époque où les interventions brèves et la démonstration de l’efficacité thérapeutique sont préconisées.

Commentaires des textes de M. Ghyslain Lévy et Ellen Corin.