De nos jours, la communication se définit par la brièveté des interactions, la parcellisation du propos, la possibilité de rompre les liens de manière discrète et le recours aux identités virtuelles font partie des stratégies « normales » afin de gérer l’angoisse. Par conséquent, ces stratégies entrent en conflit avec l’aménagement du cadre thérapeutique.

D’autre part, la violence de la demande du patient, qui demande à ce qu’on l’ampute d’une part souffrante ou, encore, que l’on greffe, à la manière d’un organe, la capacité ou la faculté manquante. Cette conception chirurgicale de la psychothérapie est attribuable, en partie, à l’hégémonie de l’approche biomédicale et se traduit dans un langage qui promet le retrait du défectueux (p. ex., antidépresseur : contre la dépression; antipsychotique : contre la psychose), l’ajout ou la correction de ce qui fait défaut (p. ex., apprentissage d’habiletés sociales, restructuration cognitive). Ce langage menace par le fait même l’intégrité du sujet.  Par ailleurs, lorsque le patient porte sa souffrance comme ce qui menace sa survie, les interventions psychanalytiques apparaissent comme particulièrement violentes puisqu’elles tendent à favoriser l’intégration de la part souffrante au reste de la personnalité. Du reste, presser la responsabilisation et la mentalisation au-delà des capacités du sujet soulève d’importants enjeux éthiques sur lesquels il importe de réfléchir à une époque où les interventions brèves et la démonstration de l’efficacité thérapeutique sont préconisées.