Cet article propose une relecture du cas de l’Homme aux rats (Freud, 1915) dans le but d’éclairer le clinicien aux prises avec la symptomatologie de la névrose obsessionnelle. Cette catégorie diagnostique et nosographique aujourd’hui un peu délaissée au profit des troubles de personnalité, des états limites, de la perversion narcissique et surtout de la psychopathologie vue sous l’angle du DSM, est pourtant encore très présente dans la pratique. Sa symptomatologie tortueuse et complexe peut laisser le thérapeute dans le désarroi : alternance infernale de pulsions contradictoires, ressassement, cogitations, incapacité d’accéder au compromis, doute généralisé, comportements marqués par l’annulation rétroactive… Ces patients tentant sans relâche de concilier l’irréconciliable ont vite fait d’égarer l’intervention dans les dédales de leurs défenses. Cette contribution cherche, en retraçant pas à pas les méandres complexes et parfois opaques de l’histoire de l’Homme aux rats, à aider le clinicien aux prises avec un transfert, des associations et des symptômes à la fois typiques et confus.