La psychanalyse peut éclairer le partage entre le vrai et le faux dans le social à partir de ce qui est juste dans l’interprétation en séance. Le fake selon Donald Trump et d’autres, la post-vérité, les « faits alternatifs », relèvent d’une confusion qui n’est pas exactement le mensonge. Une image photographique peut être vue de plusieurs façons et certains historiens distinguent mal la fiction de la véracité dans le contexte d’une domination des discours relativistes. Dans cette nouvelle rhétorique sophiste insistent les invariants paranoïaques-pervers à l’œuvre dans le discours nazi. Les conceptions freudiennes sur le déni, la psychose et les phénomènes de masse s’appliquent aux années 1930-1945 mais aussi au complotisme contemporain, avec une différence : désormais la logique totalitaire se dilue dans une crise démocratique de l’autorité. Les vérités sont partielles et améliorables dans une perspective laïque, tandis que les religions comportent un versant dogmatique et un versant ouvert au commentaire. Un optimisme pondéré caractérise la nécessaire défense d’un rationalisme renouvelé.