Cet article vise à présenter les perspectives cliniques de quatre psychanalystes : Paula Heimann, Margaret Little, Annie Reich et Lucia Tower. À la même époque, elles se sont chacune prononcées sur la position de l’analyste à travers le concept de contre-transfert. Leur approche de travail, leur point de vue et leurs techniques sont aujourd’hui non seulement largement appliqués dans les psychanalyses de type psychothérapeutique, mais aussi adoptés comme ligne axiale dans les approches psychanalytiques de patients n’appartenant pas à la catégorie de la névrose «classique». Bien qu’elles proviennent d’horizons théoriques différents, elles se rejoignent audacieusement sur une même idée : le contre-transfert est l’une des conditions nécessaires à la relation analytique et peut même devenir un outil précieux pour explorer l’inconscient de l’analysé. Ceci, naturellement, ne va pas sans risques. S’agirait-il d’approches caractérisant une position inconsciente féminine ? En mobilisant leurs propres possibilités émotionnelles d’« écoute », en s’appuyant sur leur propre inconscient et en conversant avec l’autre non névrotique de manière novatrice, elles ont essayé d’expérimenter d’autres formes de connexion avec l’autre de souffrance qu’est leur analysant.