Depuis les dernières années, on observe une désertion progressive du réseau public québécois de la santé de la part des psychologues, causant une perte d’accessibilité à leurs services. Parallèlement, l’idée d’une soi-disant fonction symbolisante ou subjectivante de l’Institution est mise de l’avant dans le contexte du travail en clinique externe de psychiatrie auprès de patient·e·s en situation de précarité psychique. Cependant, cette fonction semble parfois attaquée par des logiques managériales, que nous décrirons comme perverses et narcissiques, qui mettent à mal l’espace de pensée et de créativité des clinicien·ne·s. Portés par ces idées, et en résonance avec les préoccupations actuelles quant à l’accessibilité aux services psychologiques, nous proposons une réflexion sur les enjeux de la pra- tique de la psychothérapie d’orientation psychanalytique au sein d’une institu- tion québécoise de soins de santé. Nous puisons dans notre propre expérience de jeunes psychologues ayant récemment quitté ce réseau pour réaliser une réflexion de fond sur celui-ci et tenter d’offrir de nouvelles pistes pour comprendre l’exode. Notre visée est aussi de s’écarter des arguments financiers pour s’attarder aux dif- férentes façons par lesquelles l’Institution ne répond plus à ses fonctions et cultive plusieurs formes de destructivité.
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FILIGRANE
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