Face aux pathologies actuelles et au spectre de la dépression dans ses multiples formes, l’idée d’une solution mélancolique ou somatique invite à répondre à un défi nosologique, un peu négligé dans le contexte de la psychiatrie contemporaine. Il s’agit de remettre à l’ordre du jour les névroses actuelles de Freud, pour complexifier nos stratégies d’analystes. De différencier l’ombre d’un objet idéalisé retombant sur le moi, d’une carence représentative traumatique telle qu’elle va produire une « forclusion » du fantasme originaire de castration, à l’origine d’une lignée psychosomatique proche de la neurasthénie ou de la dépression essentielle. Un exemple clinique, avec une stratégie adaptée pour une personne ayant développé une pathologie cancéreuse, permettra d’illustrer ces notions. La stratégie employée, qui vise à travailler avec des traces mal représentées, n’est pas incompatible avec l’évolution vers une analyse classique, en déjouant le piège de la névrose actuelle de notre temps.