La transmission de la psychanalyse freudienne a souffert de son institutionnalisation, et des totems et tabous qui l’ont accompagnée. Comme la musique, la psychanalyse se transmet et s’interprète par le même geste, ce qui alimente la culpabilité de la trahir. L’interprétation ouvre en même temps une petite apocalypse salvatrice (Baricco) face aux pièges totémiques. L’évolution institutionnelle a contribué à appauvrir le dialogue entre la psychanalyse et la culture actuelle, tandis que cette culture s’est éloignée d’un intérêt pour le monde intérieur, dans la mouvance de ce que nous appelons une défense maniaque de la vie quotidienne, à la suite de Winnicott. L’institution psychanalytique donne des signes d’une nouvelle vitalité et les centres de consultation plus économiquement abordables font foi de ce mouvement.

Martin Gauthier, pédopsychiatre, psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Montréal (SPM) et de la Société canadienne de psychanalyse (SCP) dont il a déjà été le président. Martin Gauthier est membre formateur à l’Institut psychanalytique de Montréal, et à l’Institut canadien. Professeur adjoint, Département de psychiatrie, Université McGill, et médecin répondant au CIUSS Centre-Ouest (Santé Mentale Jeunesse). Auteur de nombreux articles, en particulier sur la question du contre-transfert dans la supervision, sur la question du cadre, et la clinique de la transitionnalité, il est également membre du Conseil d’administration de l’Association internationale de psychanalyse (AIP/IPA).