L’enfant qui présente une pathologie limite en émergence a vécu, dans ses relations avec ses principales figures de soins, des expériences qui ont précarisé le développement d’un mode de fonctionnement ancré au sein du jeu, l’espace intermédiaire dans lequel les réalités intérieure et extérieure peuvent se rencontrer tout en conservant leur nature distincte. Cet article propose une réflexion théorique et clinique afin d’éclairer les implications de cette précarisation pour
la capacité de l’enfant à jouer. Après avoir élaboré le rôle des soins primaires dans l’avènement du jeu symbolique et les défaillances survenues à cet égard chez l’enfant borderline-en-devenir, il est proposé que le rapport du jeune patient avec l’activité ludique peut notamment refléter un mode de fonctionnement caractérisé par le caractère débordant de l’imagination ou par une forte inhibition qui résulte en l’appauvrissement d’une partie de l’appareil.
