L’article pose sur deux registres différents mais interdépendants la place de la psychanalyse dans le soin aujourd’hui. Il s’agit dans un premier temps de montrer, en se référant à des analyses sociologiques, que cette question est étroitement liée aux différentes manières d’appréhender la pathologie mentale au cours du 20e siècle. Evolution elle-même liée à des changements de la condition anthropologique du sujet. Ainsi, si la psychanalyse a été au coeur de l’institution du soin pour avoir largement contribué dans les années 1950/1960 au passage du paradigme de la pathologie mentale à celui de la souffrance psychique, elle a, en revanche, largement pâti d’une rupture qui, au cours des années 1980/1990, a mis au centre du soin le paradigme normatif de la santé mentale. La psychanalyse devient alors une forme de résistance afin que la norme n’efface pas totalement le sujet dans les institutions de soins. Mais la psychanalyse doit se transformer et penser de nouveaux dispositifs à partir des nouvelles conditions anthropologiques du sujet. L’auteure soutient que l’enjeu fondamental de cette nouvelle psychanalyse concerne la fonctionnalité du préconscient et l’accès à la capacité réflexive. Elle développe cette réflexion à partir des travaux contemporains engagés par R. Kaës et R. Roussillon sur l’analyse transitionnelle.