Cet article porte sur l’interprétation, processus au cœur de l’activité aussi bien de l’interprète communautaire que du thérapeute d’approche analytique. Chacun agit selon une démarche particulière, sur une base de référents théoriques et techniques propres à sa profession ou à sa fonction ; et tous deux reçoivent un ensemble d’informations qu’ils doivent comprendre, transformer et transmettre à nouveau. Cependant, ni l’un ni l’autre ne se positionne comme simple passeur d’information, mais bien comme interlocuteur à part entière dans un dialogue à trois, participant à la construction d’une intercompréhension. Les auteurs passent en revue des notions clés de la thérapie analytique, comme la neutralité, le transfert et le contre-transfert, qui doivent être repensées dans le cas où un interprète communautaire est nécessaire pour établir le dialogue. Il apparaît qu’interprète et thérapeute doivent se questionner sur la place à accorder à la neutralité et à leur propre subjectivité dans la communication, en fonction des objectifs thérapeutiques.