La prise en compte du langage corporel, du non verbal et des réactions contre-transférentielles dans l’intervention et plus particulièrement en psychothérapie est une démarche reconnue quoique d’importance inégale selon les approches ou points de vue. En ce qui concerne l’abord des jeunes de la rue ou en grande difficulté, la lecture et l’écoute du langage du corps deviennent essentielles voire incontournables. En effet, celui-ci participe à l’articulation des formes de détresse et d’affirmation de ces jeunes, lesquelles peuvent susciter des réactions très intenses chez l’intervenant qui a comme projet d’aller à leur rencontre. Le travail en équipe et l’écoute de son propre corps deviennent pour l’intervenant des impératifs tout aussi incontournables afin de préserver sa propre vitalité et son intégrité psychique. Interroger le corps, le sien et celui de l’autre est donc au coeur de la clinique de la précarité et de l’addiction.