Membre de la Société psychanalytique de Montréal, Guy Da Silva pratique la psychanalyse depuis 37 ans. D’abord intéressé par les lettres et par le théâtre – il a été membre des Comédiens routiers du Gésu puis des Compagnons de Saint-Laurent –, il étudie la médecine à l’Université de Montréal dans les années cinquante puis part faire sa spécialisation en psychiatrie à Boston, où il réside pendant cinq ans et y entreprend une formation psychanalytique qui sera complétée plus tard à Montréal, au Québec English (Section anglophone de la Société canadienne de psychanalyse). C’est dans un hôpital psychiatrique de Boston qu’il s’intéresse à la schizophrénie, à la psychodynamique de la personne âgée ainsi qu’à l’approche psychanalytique des groupes, intérêt qu’il développera tout au long de sa carrière. À son retour au Québec en 1962, il travaille à l’Institut Albert-Prévost, où il a été directeur de la Clinique Externe pendant dix ans, et y enseigne et pratique jusqu’en 2003. Au cours de ces années, il exerce parallèlement en privé et comme consultant dans de nombreuses institutions montréalaises (Jewish General Hospital, Allan Memorial Institute, Hôpital Notre-Dame, Centre d’Orientation, Sir Georges William College, Centre de réadaptation LaClairière). Professeur agrégé de clinique à l’Université de Montréal de 1994 à 2003,membre didacticien de l’Institut canadien de psychanalyse, il a contribué à la formation de très nombreux psychiatres, psychanalystes et psychothérapeutes québécois, francophones et anglophones.
L’entretien a eu lieu à son cabinet de la rue Pratt, à Outremont.

La supervision en psychanalyse. Mutualité, assymétrie et refusement. Entrevue avec Lise Monette et Bernadette Tanguay
France Senécal, pages 76–84

Viviane Chetrit-Vatine, de la Société psychanalytique d’Israël, nous présente son dernier ouvrage, intituléSéduction éthique de la situation analytique, aux origines féminines maternelles de la responsabilité pour l’autre (2012).  À partir des pensées de Laplanche et Levinas, Mme Chetrit-Vatine décrit comment la rencontre analytique provoque chez l’analyste un saisissement éthique à l’égard du patient suscitant ce que l’auteure nomme “transfert matriciel”.

Laurence Kahn, de l’Association psychanalytique de France, retrace avec nous la continuité des réflexions qu’elle mène dans L’écoute de l’analyste (2001) et dans son ouvrage récemment paru, Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne (2014).
Laurence Kahn montre notamment comment la théorisation freudienne reposait à l’origine sur une certaine quiétude tant culturelle que théorique,  jusqu’à ce que la Première Guerre mondiale révèle à Freud la part inhumaine de la vie. L’auteure nous introduit dans ce contexte à la pensée du philosophe Theodor Adorno qui, dans son livre La Psychanalyse révisée, dénonçait l’aplanissement théorique de la psychanalyse américaine, aveugle à la cruauté originaire de l’homme.

Mikel Zubiri, de l’Association psychanalytique de Madrid, nous parle de la situation de la psychanalyse en Espagne.
M. Zubiri nous décrit en outre son rôle de professeur de psychosomatique et de médecin auprès de personnes atteintes de cancer. Il suggère que l’équilibre psychosomatique pourrait prémunir l’expression de certains gènes qui seraient à l’origine de maladie tel que le cancer.  Il nous entretient aussi sur la douleur, en particulier la douleur chronique. Il propose alors à titre d’hypothèse que le corps douloureux, qui permet un investissement narcissique, agirait comme une barrière autistique contre la désorganisation psychique.