Les avancées médicales des dernières décennies ont permis d’augmenter considérablement le taux de survie des bébés prématurés, mais il est toutefois encore difficile de prévoir les séquelles et les trajectoires développementales de ces enfants à long terme. Une bonne proportion de ces petits auront besoin d’un suivi prolongé spécialisé et adapté, ce qui fait de la prématurité un enjeu de santé publique. Le présent article constitue une revue réflexive des écrits entourant les impacts psychoaffectifs d’une naissance prématurée chez l’enfant, l’objectif étant de susciter une réflexion sur la naissance prématurée en tant que possible traumatisme psychique chez le nourrisson. Certaines séquelles neurodéveloppementales attribuées à la prématurité en soi, et souvent considérées comme organiques et irréversibles, pourraient plutôt être l’expression de traces du traumatisme de la naissance et de l’hospitalisation. Offrir à l’enfant prématuré et à sa famille des interventions visant à atténuer les effets nuisibles de ce traumatisme pourrait ainsi contribuer à favoriser son développement global.