Les aidants humanitaires œuvrent dans des contextes instables qui mettent à l’épreuve leur subjectivité. Ils sont confrontés à des conditions extrêmes de travail et développent des relations avec leurs patients qui sont chargées quantitativement et empreintes de contenus peu symbolisés. En réaction à cette expérience au haut potentiel traumatique, ils érigent des systèmes défensifs variés (expulsion de la quantité, coupure de soi, etc.) et présentent une diversité de symptômes plus ou moins couteux pour l’appareil psychique. En lien avec leur réponse à la situation extrême s’élabore aussi une demande de prise en charge des besoins de leur Moi à laquelle l’objet-environnement répond de façon plus ou moins ajustée. Ainsi, cet article porte un regard psychanalytique sur la clinique de l’extrême et propose divers dispositifs métacontenants qui pourraient agir comme des facteurs de protection pour les aidants.

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Humanitarian caregivers work in unstable contexts that challenge their subjectivity. They are confronted with extreme working conditions and develop relationships with their patients which are quantitatively intense and imprinted with unsymbolized contents. In response to this experience of high traumatic potential, they erect various defensive systems (expulsion of quantity, “cutting” away from themselves, etc.) and present a variety of symptoms more or less expensive for the psyche. In connection to their response to the extreme situation, they also express a demand or a need for the support of their ego to which the object-environment responds in a more or less adjusted way. Thus, this article proposes a psychoanalytical look at the clinic of the extreme, and suggests metacontaining modalities that could act as protective factors for caregivers.