Ce travail se veut une contribution aux réflexions sur ce passage du somatique au psychique. À partir de points de vue fournis par la théorie psychanalytique, par l’observation du bébé selon la méthode d’Esther Bick et par la pratique de la pédopsychiatrie, sera développée l’articulation entre les identifications primaires et secondaires qui signent l’influence déterminante des éprouvés corporels infantiles sur l’activité de représentation tout au cours de la vie. Nous partirons de textes de Freud tels l’« Esquisse… », « Pulsions et destins des pulsions », « Le Moi et le Ça ». Nous nous inspirerons aussi de nombreux théoriciens qui ont poursuivi dans le même sens, notamment Bion avec le concept de « rêverie maternelle » et Bick avec ceux de « peau psychique » et de « position adhésive » et leur interrelation avec les identifications primaires. Nous commenterons les positions d’auteurs contemporains tels Haag, Quinodoz, Lombardi, Ferrari et Balestrière qui réfléchissent à la place du corps et des affects dans le processus analytique même, de façon à mieux comprendre ce mouvement essentiel à la vie psychique qu’est celui qui part du pulsionnel en s’étayant sur le corps, de façon à alimenter l’activité psychique et la créativité humaine. Des exemples cliniques permettront de considérer les aléas de certains états primitifs du développement physique et psychique et ainsi de mieux saisir comment se mettent en place les articulations entre psyché et soma, les défauts qui peuvent en découler et faire l’objet d’un travail au cours du processus analytique.]